Le refuge de l'Aigle : un chantier de haut vol

Le refuge de l'Aigle : un mythe pour les montagnards

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Le refuge de l’Aigle : un mythe pour les montagnards
Perché à approximativement 3 500 mètres d'altitude, tutoyant le vide, accessible après plusieurs heures de marche... le refuge de l'Aigle se mérite. Des conditions difficiles pour les randonneurs, mais extrêmes pour les artisans et entrepreneurs qui, en 2014, ont entrepris de rénover ce refuge alpin qui, alors simple cabane de bois, menaçait à tout instant de s'écrouler. Pas question, pour autant, de détruire et de remplacer ce lieu plus que centenaire, chargé d'histoire et dont l'avenir faisait, dans le milieu montagnard, l'objet de débats polémiques depuis 2003. Au total, une quinzaine de personnes environ ont travaillé sur ce chantier, dont quatre compagnons du devoir, lesquels sont reconnus pour leur savoir-faire très technique et adapté à ce type de contraintes.
REPÈRES :
Localisation : La Grave (Hautes-Alpes)
Maîtrise d'ouvrage : FFCAM (Fédération française des clubs alpins et de montagne)
Maîtrise d'oeuvre : Atelier 17 C Architectes, bureau d'études structure bois HV Conseil, 2 BET Fluides Yves Armani et Axenne
Nombre de sous-traitants : 5
Année de livraison : 2014
Coût des travaux : 1 M€
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Une remise à neuf, du sol au plafond
" Les professionnels se sont mis d'accord autour de trois principes : préserver l'esprit du refuge (une pièce unique et conviviale pour manger, vivre et dormir), conserver son âme (il s'agissait de garder au maximum le bois) et maintenir une valeur paysagère, c'est-à-dire rester sur une cabane et sur des volumes simples ", explique Jacques Félix-Faure, architecte et dirigeant de l'Atelier 17C, en charge du projet. Pour parvenir à ces objectifs, il a fallu démonter le refuge et le descendre en kit par hélicoptère afin de libérer la place. Deux entreprises spécialisées sont ensuite intervenues sur place pour fixer des micropieux dans la roche et installer le plancher métallique accueillant une charpente en bois massif contrecollé de quatre mètres de hauteur environ.

Photo : Le refuge en bois repose sur une structure métallique fixée à même la roche par des micropieux afin de garantir, notamment, sa résistance à des vents pouvant atteindre 250 km / h.
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Le bois, élément principal du refuge
La décision a été prise d'englober la cabane existante dans une nouvelle coque en bois beaucoup plus résistante, et permettant en même temps d'augmenter la capacité d'accueil de 18 à 30 personnes. Compte tenu des conditions extrêmes, la cabane a été partiellement assemblée en amont, lors du Salon du bois de Grenoble en avril 2014, avant d'être remontée en hélicoptère.
Photo : Les planches de bois ont été montées par hélicoptère puis posées directement à l'endroit souhaité grâce à une manoeuvre du pilote. Une véritable prouesse dans un environnement hostile.
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L’optimisation de l’espace intérieur du refuge
À l'intérieur, où le bois domine également, l'objectif était d'optimiser l'espace pour faire tenir tout le monde sur une superficie extrêmement restreinte (65 m2 seulement). Pour cela, par exemple, l'aménagement en couchettes superposées de l'ancien refuge a été conservé, mais sur trois niveaux au lieu de deux. Les lits sont organisés autour de coursives, système qui évite de perdre un seul centimètre carré tout en assurant la sécurité des dormeurs.
Un espace très dense, qu'il a fallu ventiler correctement. " Un problème essentiel, vu le nombre de personnes dans un tout petit volume ", précise Jacques Félix-Faure. La solution choisie est entièrement naturelle et repose sur des fentes aménagées dans le bois, au niveau de la tête des dormeurs, pour faire rentrer l'air frais tout en respectant le trajet des molécules d'air comme établi par un logiciel d'étude des fluides.
Photo : Le refuge peut accueillir 30 randonneurs dans un espace très restreint (65 m2), optimisé grâce à de nombreuses astuces de construction (coursives, filets, etc.).
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Un bâtiment autonome en énergie
Par ailleurs, pour le chauffage et l'éclairage, des panneaux photovoltaïques sont installés sur le toit et en façade, sur 28 m2 de surface au total. À cela s'ajoutent 9 m2 de panneaux solaires thermiques pour l'eau chaude. " Le bâtiment est totalement autonome en énergie. Si ce n'est que la cuisine se fait au gaz et qu'il y a un groupe électrogène si besoin ", commente l'architecte.
Photo : Pour produire l'électricité permettant de couvrir ses besoins énergétiques, le refuge est doté de 37 m2 de panneaux solaires (à la fois photovoltaïques et thermiques) sur une partie de son toit et de sa façade.

Situé dans le massif des Écrins, près de Grenoble, le refuge de l'Aigle est un repère mythique pour des générations de randonneurs. Il a fait l'objet d'une rénovation en 2014. Le pari ? Moderniser sans dénaturer.

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