Recrutement : réussir l'entretien d'un apprenti

3. Privilégier les questions ouvertes et concrètes

Du point de vue de la forme, » privilégiez les questions ouvertes « , préconise Annabelle Ruet. Autrement dit, ne demandez pas au candidat s’il sait faire telle ou telle tâche, mais plutôt comment il s’y prendrait dans une situation donnée.

De la même manière, préférez les questions concrètes. Ne dites pas « quelles sont vos qualités ? », mais « pouvez-vous expliquer une situation illustrant votre persévérance? ». Enfin, méfiez-vous des formulations orientées.

Sur la forme, veillez également à mettre le jeune à l’aise, en pensant que c’est peut-être son premier entretien d’embauche, une expérience potentiellement impressionnante pour lui. À vous de faire en sorte qu’il se détende en adoptant une attitude bienveillante.

4. Cadrer l’entretien

Enfin, pour être véritablement porteur pour vous comme pour l’apprenti, l’entretien devra être un minimum formalisé.

Pas question de recevoir celui-ci entre deux rendez-vous, ou sur un chantier, bruyant, passant. » Il faut prendre le temps, prévoir un moment calme, se montrer disponible, à l’écoute « , indique Sophie Carré. Une façon, aussi, de donner une image professionnelle de votre entreprise.

» Lorsqu’il y a besoin de médiation, c’est parce que, dans plus d’un cas sur deux, le recrutement a été bâclé, à cause d’une incompréhension entre l’apprenti et le dirigeant, ou encore parce que ce dernier n’a pas pris le temps de la réflexion « , témoigne Sophie Carré.

C’est dire l’importance du moment de l’entretien pour – le cas échéant – commencer à jeter les bases d’une bonne relation future.

[Témoignage] » Je demande au jeune pourquoi il a choisi ce métier «

Jérôme Ambert

Plus d’une vingtaine. C’est le nombre d’apprentis recrutés par Jérôme Ambert depuis qu’il dirige une entreprise de maçonnerie en région parisienne. Lors de l’entretien, » je commence par demander au jeune pourquoi il a choisi ce métier, et pourquoi l’apprentissage. J’explique alors le fonctionnement avec le CFA, et aussi le métier, l’entreprise, son quotidien, les avantages et les inconvénients « , raconte le dirigeant.

Celui-ci s’efforce, alors, d’être le plus concret possible, à la fois pour aider le jeune à se projeter dans le métier et aussi par souci de trouver quelqu’un de réellement adapté à son environnement de travail.

Et parce que cerner la réelle motivation du candidat s’avère parfois compliqué, l’artisan profite de l’entretien pour proposer au jeune un stage d’une semaine. Un moyen de permettre à la jeune recrue de s’assurer que le métier lui plaît vraiment en le confrontant à la réalité du terrain.

Par ailleurs, d’un point de vue pratique, Jérôme Ambert cadre au maximum l’entretien – où les parents sont généralement présents – et prend trente minutes à une heure dans un bureau afin de les rencontrer au calme et dans les meilleures conditions.

Fidélisation

Une formule qui fonctionne, même si le chef d’entreprise a pu ponctuellement se tromper et embaucher les mauvaises personnes. Mais l’artisan estime sa réussite dans le domaine » à 95 % » . Ses apprentis s’avéreraient fidèles et l’un de ses salariés actuels, dans l’entreprise depuis douze ans, est passé par cette voie. Pour les trouver, Jérôme Ambert se tourne généralement vers un CFA local membre du réseau Agefa PME.

» J’ai l’impression qu’il faut de plus en plus expliquer, davantage aujourd’hui qu’il y a quatre ou cinq ans. Les jeunes nés après l’an 2000 sont plus rebelles, ont plus de mal à se rendre compte de la réalité du monde du travail « , conclut l’artisan.

Repères

Raison sociale : SARL Entreprise Construction Ambert
Activité : maçonnerie, terrassement
Siège social : Saint-Arnoult-en-Yvelines (Yvelines)
Année de reprise : 1992
Dirigeant : Jérôme Ambert, 49 ans
Effectif : 5 personnes dont 1 apprenti
CA 2015 : 720 k€