La gestion des talents, un atout pour les TPE
Faire le point sur les compétences que possèdent vos salariés pour améliorer le fonctionnement global de votre TPE. C'est la promesse de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Vous avez tout à y gagner.

La mise en place d’une démarche de gestion des compétences constitue un véritable enjeu pour les TPE du bâtiment. « Dans une petite structure, le départ d’un salarié est plus sensible qu’ailleurs, car le risque est élevé de perdre une ou plusieurs compétences-clés dans l’entreprise« , explique Jean-Christophe Repon, artisan et responsable formation au sein de la Capeb. Or, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) vous aide à anticiper les risques et besoins au niveau de vos ressources humaines.

Mais de quoi s’agit-il, concrètement ? « L’acronyme GPEC n’a pas beaucoup de sens, dans le bâtiment. Nous parlons plutôt d’amélioration continue des compétences, afin de rendre ­l’entreprise plus performante, aussi bien dans le présent que dans le futur, et satisfaire, ainsi, ses objectifs d’acquisition de marchés », poursuit l’expert. Il faut dire que la GPEC peut faire peur. De nombreux petits patrons imaginent une nouvelle usine à gaz, compliquée à mettre en oeuvre, comprenant des réunions en pagaille, des salariés réfractaires voire, comme dans certains grands groupes, des discussions avec les syndicats sur le sujet. Naturellement, ce n’est pas le cas. Mais il ne s’agit pas, pour autant, d’une démarche facile à réaliser pour une TPE. Vous ne devez donc pas vous lancer dans ce chantier sans une bonne préparation en amont.

Dégager du temps

Tout d’abord, vous devrez dégager du temps dans votre agenda et vous faire accompagner dans votre démarche. Le but ? Avoir une vision claire et objective pour réaliser un bon diagnostic de votre société. Celui-ci peut être comparé à un bilan annuel chez le médecin ou une révision de votre véhicule, car il s’agit de scanner l’état des compétences de l’ensemble de votre entreprise à un instant « T ».

« Cet état des lieux doit aider l’artisan à sortir la tête de l’eau pour définir les priorités de sa société et les compétences dont il a besoin pour mener à bien son projet de développement. Cette étape débouchera sur un plan d’action sur mesure, adapté aux besoins réels de l’entreprise », complète Jean-Christophe Repon. Au final, un réel challenge, compte tenu de votre emploi du temps chargé.

Un diagnostic suivi d’effets

Accompagné par un conseiller en GPEC, le diagnostic se fait en plusieurs étapes. Dans un premier temps, il s’agit de dresser un état des lieux de vos ­pratiques concernant votre ­personnel en matière de prévention des risques, de formation, de recrutement, etc. Le conseiller fait le point avec vous sur vos ambitions pour votre entreprise et rencontre vos équipes, de façon anonyme, pour définir les fiches de poste et la qualité de vie au travail. Les questions auxquelles il va chercher à répondre sont nombreuses : comment le travail est-il organisé au quotidien ? Dans quelles conditions ? À quoi ressemble une journée type…

Vous recevez, ensuite, les conclusions de l’expertise avec des outils spécifiques à votre cas. Il peut s’agir de modèles de contrat de travail, d’une fiche d’aide au recrutement ou d’un plan de formation approprié. En somme, différentes clés qui vous permettront d’amener votre entreprise là où vous le souhaitez dans les prochaines années. Et vous ne resterez pas seul face à ces outils. Le ­con­seiller doit vous suivre afin de ­vérifier que vous mettez ­cor­rectement en oeuvre ses pré­conisations.

Au final, le diagnostic doit apporter des réponses con­crètes. L’objectif ? Vous amener à améliorer vos compétences managériales mais aussi identifier et développer les compétences de vos salariés. Vous serez plus à même de recruter les talents dont vous avez besoin. Vous pourrez également faire le point sur votre démarche de prévention des risques.

Toutes ces préconisations vous seront fournies par votre consultant et favoriseront également votre communication au quotidien, tout en vous aidant à trouver des leviers de fidélisation ou encore à apprendre à mieux valoriser le potentiel de vos salariés. Mais pour sauter le pas, vous devrez, d’une part, être certain de l’intérêt d’une telle démarche et, d’autre part, savoir rester humble tout au long du parcours. C’est à ce prix que votre entreprise en sortira grandie.

Témoignage

Il autonomise ses équipes grâce à la GPEC

Emmanuel d’Hérouville a une vision claire du développement de son entreprise 45° Ouest spécialisée dans la couverutre. C’est pour cette raison qu’il s’est lancé dans une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Et ce, quelques années seulement après avoir repris sa société de couverture. « Cela m’a permis de mesurer l’écart entre l’existant et mes besoins pour faire grandir mon entreprise », explique-t-il.

Pour ce faire, le gérant s’est fait accompagner : « Nous avons fait le point avec un expert et constaté qu’il existait une différence entre ma vision et la réalité. Le tableau n’était pas totalement noir, car nous avons détecté des points positifs. Mais il y avait aussi des freins à la réalisation de mon projet. »

La consultante a donc établi un plan d’action pour que les 15 salariés de 45° Ouest entrent davantage dans le projet de structuration de la TPE. Préconisations de formation, bien sûr, mais aussi travail sur la communication entre les équipes ou changements dans les façons de faire au quotidien. Une démarche plutôt bien accueillie par les collaborateurs. « Nous avons beaucoup discuté, échangé. Nous nous sommes posé des questions tous ensemble, les uns aux autres », dévoile Emmanuel d’Hérouville. Un engagement bénéfique qui, avec le recul, a participé à l’évolution de l’entreprise. « Aujourd’hui, le dialogue au quotidien est plus facile. Les équipes ont compris qu’elles travaillent pour une entreprise mais surtout pour des clients. Et c’est justement vers cette prise de conscience que je souhaitais aller. » Un pari réussi.

Repères

Raison sociale : SARL 45° Ouest
Activité :
entreprise de couverture
Ville :
Caudan (Morbihan)
Année de reprise :
2009
Dirigeant :
Emmanuel d’Hérouville, 49 ans
Effectif :
15 salariés
CA 2014 :
1,4 M€

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