Apprentissage/alternance: des dispositifs qui gagneraient à être simplifiés
Si les atouts de l'alternance et de l'apprentissage sont partagés par les jeunes et les parents, ces derniers partagent une vision quelque peu erronée des dispositifs, selon une étude de la fondation INFA sur l'alternance, publiée vendredi 18 mai 2018.

Spontanément, près de trois parents sur quatre (71 %) se déclarent prêts à recommander à leur enfant une formation en apprentissage. Des chiffres honorables. Mais à y regarder de plus près, les parents ne connaîtraient pas les contours de ce dispositif. C’est ce que révèle le baromètre annuel de la fondation INFA sur l’alternance, publié vendredi 18 mai 2018.

Cette étude met en lumière les confusions exprimées autour des applications des dispositifs de l’alternance et de l’apprentissage, mais également des publics concernés. L’alternance, perçu davantage comme une formation professionnelle connectée au monde de l’entreprise, concernerait principalement les étudiants en formation initiale et les métiers de l’artisanat. L’apprentissage, plus souvent rattaché au système scolaire, viserait surtout les jeunes élèves en difficulté scolaire.

« L’a priori persistant que la voie de l’apprentissage serait un second choix réservé aux métiers manuels ne correspond plus à la réalité du marché aujourd’hui. À présent, les dispositifs d’alternance s’inscrivent en véritables leviers de réussite pour tous et cette voie permet de créer, dans le cadre de l’expérience professionnelle, les conditions favorables au recrutement« , relève l’étude.

Bénéfices directs

Quel que soit le niveau de connaissance de ces formations professionnelles, près de la moitié des parents (46%) attendent de l’alternance des bénéfices directs, tel qu’un emploi au sein de l’entreprise d’accueil à l’issue de la période d’alternance. Les salariés ont une vision plus indirecte des bénéfices de l’alternance, davantage perçue comme une expérience valorisante sur le CV (43 %), ou une expérience permettant une embauche rapide au sein du secteur d’activité (47%).

En dépit de ses vertus, la limite principale de l’alternance affichée pour 72% des parents est la difficulté pour l’alternant de trouver une entreprise (37% la citent en premier). Cette difficulté, de l’avis des familles et des salariés, serait liée à la charge de travail supplémentaire pour le formateur et au coût pour l’entreprise, ainsi qu’à la complexité des conditions de mise en place de l’alternance au sein des TPE (accueil, administratif, etc.).

Faciliter l’accès aux dispositifs

Autre enseignement de l’étude: les parents estiment que la connaissance du monde de l’entreprise est un enjeu essentiel pour l’insertion des jeunes dans le monde professionnel. En effet, près de trois parents sur cinq considèrent que les jeunes gagneraient à avoir une meilleure connaissance du monde de l’entreprise et des savoir-faire liés aux métiers (tandis que les salariés évoquent davantage le savoir-être comme préalable à l’insertion professionnelle).

Dans ce contexte, les parents plébiscitent, parmi les mesures proposées dans le cadre de la réforme de l’apprentissage, celles qui contribuent le plus à faciliter l’entrée dans l’alternance : l’embauche d’apprentis tout au long de l’année, l’ouverture de l’apprentissage aux jeunes jusqu’à 30 ans, une aide au financement du permis de conduire. Il s’agit pour eux d’optimiser le dispositif sous un angle pratique plus que de le repenser.

Méthodologie: enquête réalisée par l’institut Viavoice pour la fondation INFA. Interviews réalisées en ligne du 4 mars 2018 au 9 mars 2018 auprès de 316 parents d’enfants collégiens, lycéens, apprentis ou étudiants extraits d’un échantillon de 1658 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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