Le groupement de prévention agréé, pour sortir la tête de l’eau
Différentes procédures d'alerte peuvent détecter, au plus tôt, les difficultés d'une entreprise. Un groupement de prévention agréé (GPA) délivre un diagnostic objectif et mandate un expert pour vous apporter de l'aide.

« Qui peut vous aider à prévenir des difficultés ? » Lorsque cette question est posée à un chef d’entreprise, il a tendance à évoquer spontanément l’expert-comptable ou son conseiller bancaire. Il parle rarement des groupements de prévention agréés (GPA). Le rôle de ces associations – il en existe moins d’une dizaine – est pourtant de détecter l’origine des difficultés et de fournir à ses adhérents de façon confidentielle une analyse des informations comptables et financières de l’entreprise.

« Nous intervenons très souvent sur un appel spontané du dirigeant. Après un entretien d’une quinzaine de minutes et un échange sur les problématiques de l’entreprise, nous fixons un rendez-vous dans les locaux de la structure avec un membre du groupement, un ancien banquier, avocat d’affaires ou bien un expert-comptable », livre Georges Maurice, président du groupement de prévention agréé du Val de Loire, créé en 2012 et composé d’une équipe de bénévoles, pour la plupart des anciens dirigeants, banquiers et experts-comptables.

Quelles actions ?

C’est alors le moment pour les experts d’apprécier non seulement l’organisation de l’entreprise, mais surtout de passer au peigne fin les documents financiers et comptables (retard de paiement des ­cotisations, délais de paiement des fournisseurs, tableau de bord, trésorerie, prévisionnels…). « Nous établissons ensuite une analyse financière et un diagnostic économique qui va rendre compte de la gestion du personnel de l’entreprise, de l’environnement économique, du marché sur lequel est positionnée la structure ou de la concurrence », détaille Georges Maurice.

Une fois la situation de l’entreprise établie, le GPA préconise l’intervention d’un expert afin de repenser l’organisation de l’entreprise, de remplacer un système informatique défaillant ou encore de créer des tableaux de bord ou des prévisions de trésorerie. « Il nous arrive également de recommander à un chef d’entreprise de suivre une formation en négociation commerciale », confie Georges Maurice. La mission d’un GPA s’arrête aux constats et aux recommandations, mais il peut tout de même organiser un diagnostic annuel pour suivre l’activité de l’entreprise.

Quand solliciter un GPA ?

Pour que le groupement de prévention agréé dispose d’une marge de manoeuvre suffisante pour redresser la barre, il est primordial de ne pas agir trop tardivement. « Les dirigeants qui nous contactent sont soit inquiets pour l’avenir de leur entreprise, soit dans des situations financières délicates. S’ils sont en cessation de paiement ou qu’ils ne peuvent plus payer leurs salariés, un GPA ne peut plus intervenir », explique Michel Pastural, expert-comptable associé d’Acofi, membre de France Défi.

Il est en revanche encore temps si vous ressentez, suite à la perte d’un client important, des difficultés à honorer lors des deux ou trois mois à venir vos échéances ou le paiement de vos frais généraux. En d’autres termes, comme dans toute mesure de conciliation ou de médiation, n’attendez pas que l’ensemble des voyants soient au rouge pour agir.

Combien ça coûte ?

L’adhésion à un GPA varie en fonction de la taille de l’entreprise.  » Comptez 300 euros HT pour une structure d’un salarié, 650 euros HT pour une structure de 5 personnes, ou 1 400 euros HT pour une entreprise de 15 personnes « , donne en exemple Georges Maurice, président du groupement de prévention agréé du Val de Loire.

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