Portrait-robot du peintre de demain
profession Nouvelles technologies, évolution des attentes des clients et des contraintes environnementales... les métiers de la peinture vont devoir entamer leur mue pour s'adapter à la demande. Portrait de la profession d'ici quelques années. Par Mallory Lalanne

Imaginez un peintre qui fabrique un papier peint sur mesure ou personnalise ses peintures avec des odeurs. Ceci ne sera bientôt plus du domaine du rêve, mais bel et bien une évolution à moyen terme de la profession. « Les nouvelles technologies vont offrir aux peintres de nouvelles possibilités », avance Jean-Jacques Châtelain, président de l’UNA peinture, vitrerie et revêtements, et gérant d’une entreprise de peinture basée dans les Yvelines.

Pour se rendre compte de l’impact de l’innovation dans le bâtiment, il suffit de prendre l’exemple de l’impression 3D. Un véritable bouleversement pour le secteur. Si cette technologie n’en est qu’à ses débuts, elle fascine, interroge, voire inquiète certains professionnels. « L’imprimante 3D pourrait rendre la liberté de création de bâtiments infinie. Toutefois, certaines machines seraient capables, dans un horizon beaucoup plus lointain, de projeter de la peinture sur les murs et d’installer des éléments de plomberie. Cela priverait les peintres et, plus globalement, les professionnels du bâtiment, de nombreux marchés », commente Nathalie Vessaud, dirigeante d’une entreprise de peinture à Bordeaux et présidente d’ADNA Aquitaine (Artisan de notre avenir).

Si l’impression 3D relève encore de la fiction, une chose est certaine selon les experts : la tablette va remplacer le catalogue papier. Cet outil aidera le client à se projeter dans sa maison. « Des logiciels 3D performants et accessibles (500 euros HT, formation comprise) devraient arriver sur le marché d’ici à la fin 2015 », confie Jean-Jacques Châtelain.

De la peinture à la décoration

Si l’adoption des nouvelles technologies semble incontournable, les peintres vont également devoir étoffer leurs prestations. Nathalie Vessaud a déjà franchi le cap en devenant aussi une entreprise de dépannage multiservice. Une personne est ainsi chargée de changer la tuyauterie, les prises et de nettoyer les chantiers.

Ces « petits plus » lui permettent de gonfler son activité. « Un peintre devra également proposer des contrats d’entretien et être en capacité de poser une paire de rideaux », estime Jean-Jacques Châtelain. Des montées en compétences qui passent par la formation. « Les peintres devront acquérir de nouveaux savoir-faire qui portent aussi bien sur les techniques de l’aménagement finition que de la peinture décorative (faux bois, faux stick…) », poursuit le président de l’UNA.

Une mécanisation généralisée

L’évolution du métier va enfin passer par la RSE et le respect de l’environnement. « L’avenir appartient aux artisans qui sauront miser sur le confort de leurs équipes (outillage ergonomique, formation aux risques et aux bonnes postures) et prendre en compte la gestion des déchets. Tous ces paramètres font leur entrée dans les critères des clients », constate Jean-Jacques Châtelain.

La mécanisation permet notamment de répondre à cet enjeu. Le travail au pistolet permet en effet d’accroître la sécurité et l’hygiène des tâches, et de valoriser le travail des collaborateurs en remplaçant les missions pénibles par une activité plus intéressante. « La mécanisation présente aussi un intérêt économique, puisqu’elle permet d’utiliser moins de peinture et de gagner du temps. Elle devient incontournable pour se positionner sur des constructions neuves », constate Nathalie Vessaud. Une belle façon d’être sûr de décrocher de nouveaux chantiers.

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