Comment le numérique va changer le quotidien des artisans
BIM, outils connectés, impression 3D... Le bâtiment se numérise. Une évolution de marché qui représente des opportunités de changement pour votre entreprise. Découvrez comment vous emparer de ces transformations dans l'optique de mieux satisfaire vos clients.

À partir de 2017, les ­marchés publics du BTP, en France, devront être conçus sur le modèle du BIM (Building information modeling). C’est-à-dire de façon beaucoup plus collaborative qu’aujourd’hui entre les différents acteurs de la construction. Ainsi, la dynamique, au niveau des pouvoirs publics, est lancée, même si les artisans et les TPE artisanales ne seront vraisemblablement pas les premiers impactés.

Déjà connectés, équipés en smartphones et tablettes, et par ailleurs passés à la dématérialisation des informations, devis ou factures, les artisans sont en effet, par rapport au BIM, encore un peu en retrait.  » Les plus petites [structures] l’utilisent peu, à l’exception de quelques pionniers qui sont convaincus de sa pertinence  » , écrit Bertrand Delcambre, ambassadeur du numérique dans le bâtiment, dans la synthèse de son rapport sur la  » Mission numérique du bâtiment  » remis à Sylvia Pinel, ministre du Logement, des territoires et de la ruralité, en décembre 2014.

 » Certains artisans ne savent pas ce qu’est le BIM. D’autres sont déjà dedans  » , confirme David Morales, artisan plâtrier plaquiste et président de l’Una Métiers et techniques du plâtre et de l’isolation de la Capeb.

Le BIM, c’est quoi ?

Ainsi, pour comprendre la pertinence de l’outil, il s’agit, pour commencer, de bien distinguer BIM et maquette numérique. Celle-ci permet une vue en 3D du bâtiment avec plusieurs niveaux de détail (caractéristiques géométriques – plans, coupes, élévations… -, caractéristiques des matériaux utilisés…). Grâce à elle, l’utilisateur a la possibilité de se promener dans le lieu concerné afin de mieux en appréhender les spécificités.

 » Le BIM, c’est l’étape du dessus  » , avance Christine Le Brun, chef de projet Bâtiment Intelligent au sein de la Meito, association spécialisée dans le développement des technologies, notamment dans le bâtiment.  » C’est une nouvelle façon de concevoir les constructions, beaucoup plus collaborative  » , explique Souheil Soubra, directeur adjoint R & D au sein du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment).

L’idée, en effet, est de faire ­travailler ensemble architectes, exploitants et artisans, à travers un outil commun centralisant l’ensemble des informations (spécificités techniques, modèles 3D…) sur la vie d’un bâtiment, de sa conception à son exploitation en passant par sa fabrication, afin d’optimiser la construction et la gestion de celui-ci.  » Un réseau social du bâtiment en mode projet va devoir se créer  » , explique Gérald Le Bihan, directeur général d’Images et réseaux, pôle de compétitivité notamment spécialisé sur le bâtiment et la maison de demain.

Aujourd’hui, chaque corps de métier travaille en silo, de son côté, avec ses propres outils, ce qui peut poser un certain nombre de problèmes, comme pour le partage des informations. Reste à construire une sorte de  » système de système  » , qui permettra à chaque personne concernée par le projet d’accéder aux données des autres, et inversement.

Les avantages du BIM pour les artisans

Pour les artisans, le BIM présente plusieurs avantages.  » Il facilite le travail de conception sur un projet  » , explique Pascal Asselin, président de l’Untec (Union nationale des économistes de la construction).  » Il ne changera rien à notre travail sur le chantier – dans le sens où nous continuerons de construire de la même manière qu’auparavant – mais autour du chantier, oui  » , précise David Morales (Capeb).

A ce niveau, il permet d’abord d’obtenir des informations précises sur le bâtiment (par exemple, sur la disposition des murs) afin d’adapter ses propres projections (par exemple, pour un menuisier, sur la conception des fenêtres) et surtout d’être informé automatiquement d’un changement éventuel dans la conception au niveau de l’architecte afin de s’y adapter plus facilement et d’arriver sur le chantier avec toutes les clés en main. Autrement dit,  » le numérique permet d’anticiper en back-office, de travailler davantage en amont de chez soi  » , résume Gérald Le Bihan (Images et réseaux).

Gain de temps, d’efficacité, le BIM est également une aide à la construction : il permet ­d’accéder aux règles de mise en oeuvre en particulier pour un chantier avec des contraintes spécifiques (matériaux peu usuels…).  » Il y a aussi dans le BIM une dimension « aide à ne pas se tromper  » qui fait gagner en productivité et en qualité et permet d’augmenter la satisfaction client « , souligne Gérald Le Bihan (Images et réseaux).

Lisez la suite des avantages du BIM en page 2

Commentaires

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *