Comment la réalité virtuelle transformera le bâtiment
Immerger son client dans une pièce qui n'existe pas encore : un atout commercial imparable, atteignable grâce aux outils de réalité augmentée et de réalité virtuelle. Découverte de ces nouvelles technologies, de leurs avantages et des faiblesses qui freinent encore leur adoption.

Tas de briques, monticules de terre, palissades… Voilà à quoi peut ressembler un chantier aujourd’hui. Mais demain, en chaussant des lunettes spéciales, ce sera autre chose qu’il sera possible de visualiser : la longueur du mur à monter, le nombre de briques nécessaires pour le faire, voire le futur aménagement finalisé… Une projection permise par les nouvelles technologies, au premier rang desquelles la réalité augmentée.

Elle consiste à superposer, sur des images du réel, du texte ou des éléments visuels à valeur ajoutée. Une fiction qui n’est pas si lointaine puisque les industriels ont déjà largement commencé à se pencher sur la question, à l’instar de Microsoft, qui vient d’annoncer, en octobre 2016, le lancement en précommande en France de son casque de réalité augmentée Hololens. Cette technologie est différente de la réalité virtuelle, qui permet, elle, de se projeter à 360° dans un espace reconstitué en 3D.

Aide à la vente

Loin d’être un simple gadget, la réalité augmentée – tout comme la réalité virtuelle – possède de nombreux atouts à faire valoir pour les entreprises du bâtiment. « Elle est intéressante d’un point de vue marketing. Notamment quand il faut montrer en situation une réalisation à un futur client », avance Grégory Maubon, cofondateur et vice-président de RA’pro, association de promotion de la réalité augmentée.

Elle permet en effet, mieux qu’un simple plan – nécessitant un effort d’imagination – d’immerger vos prospects dans un espace, de les projeter dans leur futur bâti. Elle fait aussi participer l’utilisateur final au choix des éléments d’aménagement. « C’est une aide à l’implication du client dans le choix des produits, des matériaux… Il s’agit presque d’une démarche de coconception« , explique Alexandre Bouchet, responsable recherche et développement au sein de Clarté, plateforme de recherche, d’étude et de développement industriel en réalité virtuelle et augmentée.

Si le client y gagne, l’artisan aussi. Pour vous, ce gain se vérifie à toutes les étapes d’un projet, à commencer par le moment de la conception. Par exemple, vous pouvez visualiser différemment votre futur chantier afin d’optimiser votre intervention. Au moment de la réalisation, vous bénéficierez d’une aide pour savoir où agir, sans avoir besoin de reprendre des mesures si elles sont intégrées dans l’application. De quoi « gagner du temps et limiter les erreurs », note Alexandre Bouchet.

Même bénéfice au niveau de l’après-vente : associé à la réalisation, votre client aura sans doute moins de réclamations après coup. Et, enfin, de la maintenance. Vous n’aurez plus à consulter une notice technique mais pourrez avoir accès directement sur site aux informations nécessaires pour réaliser une réparation.

Gestion de chantier

Autre usage possible : la gestion de chantier. « Le deuxième domaine d’application de la technologie est la visualisation des éléments à réaliser sur un bâtiment », relate François Buvry, chargé de développement économique au sein du Pôle Aten, pôle national qui accompagne les entreprises dans leur développement via les technologies numériques.

« La réalité augmentée apparaît comme un excellent moyen de coordonner les artisans sur un chantier« , ajoute Grégory Maubon. L’idée est de montrer à chacun les actions à mener et de les valider ensemble, autour d’un même outil : la maquette numérique et le BIM. « Cela permettra peut-être dans quelques années de faire sa réunion de chantier sur le terrain avec tout le monde », prédit l’expert.

Le dernier champ d’application pour ce type de technologie est l’animation commerciale sur des stands ou des salons. Un moyen innovant de proposer une démonstration de ses solutions à un client ou à un prospect. C’est le cas, par exemple, du réseau de franchise Daniel Moquet signe vos allées, spécialisé dans l’aménagement de jardins, qui utilise depuis 2015 une application de réalité virtuelle pour présenter ses produits dans un showroom virtuel.

« Nous voyons surtout un bénéfice en termes d’image« , assure Pauline Moquet, directrice générale du réseau. Un outil utilisé par la moitié des franchisés (soit environ 300 personnes) et développé par le réseau pour environ 500 euros par franchisé.

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